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2023, une année de superlatifs
Pluviométrie, chaleur, rendements élevés ... 2023 aura été une année riche en événements atypiques et donc, en défis à relever. Qui pourrait s'en douter aujourd'hui face à ces vins denses, mûrs mais surtout très charmeurs ?
La saisonLes Vendanges et VinificationsElevage et CaractèreNotes de dégustation : Bourgognes et VillagesNotes de dégustation : Premiers CrusNotes de dégustation : Grands Crus et assimilésUne saison rythmée par la chaleur et les orages
L'hiver est très déficitaire en eau, ce qui nous inquiète. Avril et le début mai ne sont pas particulièrement chauds et la vigne ne pousse pas beaucoup. Les conditions changent et deviennent très estivales dès la fin mai. La végétation « explose » alors, conduisant à une floraison très rapide, en moins d'une semaine, dans les premiers jours de juin.
La chaleur devient une préoccupation, ainsi que la sécheresse mais la saison 2023 sera marquée par des épisodes pluvio-orageux espacés, importants et réguliers. Si bien que les dégâts de sécheresse redoutés seront finalement inexistants ; d'ailleurs nos jeunes plants, en particulier au Clos St Philibert (notre photo de fond), s'en tireront très bien. En revanche, l'importance des cumuls (heureusement sans grêle), aura augmenté la fréquence des traitements.
Un potentiel de récolte très important
Hiver doux, début de printemps pluvieux, chaleur au moment de la fleur, eau en abondance début juillet, au moment de la nouaison, tous ces facteurs se sont traduits par un potentiel de récolte très élevé fin juillet. Une fois ce diagnostic établi, nous nous sommes mis au travail pour réguler cette récolte qui est apparue de plus en plus hors normes à mesure qu'elle se rapprochait de son terme. Trois semaines de travail avec une équipe complète ont été nécessaires pour faire des vendanges vertes sérieuses, permettant ainsi de revenir à une charge compatible avec la qualité exigée.
Une canicule pendant les vendanges
La fin de saison se distingue par une chaleur extrême, jamais aussi intense après un 15 août. Un orage important fin août vient tempérer ses effets mais contribue au grossissement des raisins. La fin août et le tout début septembre sont maussades et ne contribuent pas vraiment à la maturation des raisins, avant une nouvelle canicule début septembre, jamais vue à cette période, qui fait grimper les maturations en flèche. Nous commençons la récolte le 5-6 septembre. Il s'agit alors, malgré des conditions éprouvantes, de vendanger le plus vite possible. Fin des opérations vers le 15 avec des équipes épuisées !
Une vinification attentive
Marquée par les extrêmes, cette récolte nécessite un tri important : on constate quelques foyers de pourriture et pas mal de grains flétris ; pas de sous-maturité : les vendanges vertes ont dû faire leur effet. Les sucres sont élevés, la concentration paraît correcte même si quelques saignées seront nécessaires. Le suivi des jus est encore plus rigoureux que d'habitude, par peur de déviations aromatiques ; la macération à froid est un peu plus courte, les températures de vinification légèrement plus basses et l'extraction normale. Seules quelques corrections d'acidité seront nécessaires.
Un élevage serein et un bel avenir !
En début d'élevage, les vins apparaissent bien colorés, un peu faciles, encore marqués par la maturité ; une acidité volatile un peu plus élevée que la normale à ce stade nous incite à être vigilants. Le millésime n'est pas encore fixé.
Un an après, les vins ont conservé leur belle couleur, ils ont acquis de la chair et récupéré de la fraîcheur. Le millésime paraît riche et très avenant, sans la petite touche de sévérité du millésime 2022 qui désignait ces vins plutôt pour la garde. Les différentes phases d'élevage se sont ensuite succédé tranquillement, avec des fermentations malo-lactiques progressives ; ces 2023 se sont finalement avérés très stables et ne nous ont pas posés de problème particulier, peut-être parce que nous étions sur nos gardes ? Ou parce que leur tension et leur structure profonde sont plus importantes que ce que nous pensions initialement et contribuent ainsi à leur équilibre ?Leur avenir paraît prometteur et de plus, ils sont très bons dès à présent ! Ils révèlent déjà beaucoup de chair et de gourmandise mais ils supporteront une longue garde, qui leur permettra d'exprimer pleinement leur potentiel et leur personnalité.
BOURGOGNE Hautes de Côtes de Nuits blanc « Clos St Philibert »
La maturité du millésime 2023 vous saute au nez : de jolis fruits mûrs tels que l'abricot et la prune se signalent d'emblée et sont complétés par des notes de nougats et de fruits secs (amandes).
L'attaque en bouche est enveloppante et gourmande mais pas écrasante ; la finale est fine, on retrouve de la minéralité, avant un retour plus chaleureux relevé par de jolis amers, qui contribuent à la persistance de l'ensemble.
Un « Clos St Phi » moins vif et plus imposant que d'habitude, même si la sensation de cailloux, typique de ce vin, est toujours là. Le profil est donc plus celui d'un vin de repas que d'apéritif. Le vin devrait cependant s'affiner au vieillissement. À partir de 2027.
BOURGOGNE Côte d'Or rouge « Etienne Camuzet »
Au départ, le nez est un peu réservé mais un joli bouquet de fruits rouges et noirs frais ne tarde pas à se manifester. Des notes épicées et sucrées enjolivent le tableau.
La bouche est assez droite et vigoureuse, avec ce qu'il faut de texture pour ne pas paraître austère. La finale est tendue, acidulée, avec une belle fraîcheur pour le millésime. On remarque une petite touche tannique, qui contribue à l'impression d'énergie donnée par ce vin.
Un très beau Bourgogne, avec une belle complexité mais qui va avoir besoin de temps pour mieux intégrer cette concentration et cette structure. Une garde de 2-3 ans avant consommation est donc souhaitable. À partir de 2027.
MARSANNAY
Ce vin fait une très bonne première impression avec un beau profil aromatique, entre vivacité (fruits noirs) et maturité (nougat, amande, pâtisserie aux fruits).
Gourmande et complexe, la bouche est tout d'abord en adéquation mais la structure ne tarde pas à apparaître : dès le milieu de dégustation, des tanins se remarquent, qui ne mettent pas en péril l'équilibre général du vin mais lui confèrent tout de même un caractère serré et légèrement austère.
C'est un vin cohérent mais ramassé et vertical, effet d'une belle acidité pour le millésime. Il mérite d'attendre, d'autant que sa progression pendant l'élevage en cave a été lente. À partir de 2028-9.
FIXIN
Il nous accueille par un joli nez bien mûr, où l'on reconnaît la figue fraîche, la cerise, les fraises écrasées ... Des arômes de fruits secs, d'épices, de caramel complètent le tableau pour composer un bouquet plus ouvert et complexe que d'habitude pour ce vin.
La bouche est ramassée mais bien ronde. Les tanins se remarquent mais sont caressants et la finale légèrement tendue par l'acidité.
C'est un bel ensemble que nous avons là, équilibré entre tension et gourmandise. Mais le vin ne se livre pas encore totalement, il reste compact et à ce titre, mérite d'attendre. À partir de 2028-9
GEVREY CHAMBERTIN
Un nez bien ouvert, très charmeur, où s'emmêlent les arômes fruités (fraise, cerise) et sucrés (pâtisserie) ; on y décèle aussi une touche de zeste, des arômes boisés, des épices ...
Cette gourmandise se retrouve en bouche, avec une belle texture en attaque, qui nous séduit immédiatement. Manquerait il de sérieux ? Une belle droiture et une vivacité certaine en finale « corrige » ce que l'on pourrait prendre pour un excès de flatterie.
Assez accessible et même délicat par moments, ce vin pourra être consommé jeune pour profiter du millésime mais devrait également très bien vieillir. À partir de 2027.
VOSNE-ROMANÉE
Le nez est ouvert, mûr mais relevé par des fruits rouges et noirs qui apportent la fraîcheur à laquelle ce vin nous a habitué. Le bois neuf est notable et doit encore se fondre, on décèle également des notes épicées et de thé noir. Tout cela compose un tableau bien complexe et engageant.
La concentration est frappante en bouche, avec une texture voluptueuse, un milieu de bouche tapissant, peut-être un peu chaleureux mais très vite relevé par l'acidité traditionnelle de ce vin.
Un vin qui impressionne et séduit par son profil complet et complexe, assez majestueux mais aussi plutôt accessible. On l'imagine très bien vieillir mais il sera peut-être difficile de lui résister dans sa jeunesse. Notre recommandation serait de l'attendre jusqu'à 2030.
CHAMBOLLE-MUSIGNY
Dès le départ, on sait qu'on est à Chambolle avec un nez fin et subtil, exprimant beaucoup de fruits noirs et des notes épicées et herbacées. Le bois est notable également, avec des notes de réglisse et de chocolat.
La bouche est tapissante, dense ; on retrouve une belle texture, fine et caressante. La finale, pleine d'énergie et pétillante, est assez vive et serrée.
C'est un vin d'un très bel équilibre, ouvert même mais qui ne se livre pas encore complètement : encore ramassé, peu délié, on sent qu'il a un beau potentiel et qu'on sera récompensé si on attend quelques années. À partir de 2030.
NUITS ST GEORGES 1ER CRU AUX MURGERS
La maturité se signale d'emblée par un beau nez de cerise et de figue fraîche mais cette impression sucrée est relevée par des notes acidulées d'orange sanguine. Le bois exerce encore son influence à travers des notes fumées et de vanille.
En bouche, le vin est également très gourmand, rond, avec du relief. On constate un indéniable côté chaleureux mais les structures tanniques et acides ré-équilibrent ce vin en fin de dégustation, en lui confèrant une très belle persistance.
Peu importe l'année, le Nuits Murgers ne manque ni de puissance, ni d'énergie. Complet, démonstratif dès aujourd'hui, il a toutefois besoin de vieillir pour s'intégrer davantage et offrir encore plus de complexité.
NUITS ST GEORGES 1ER CRU AUX BOUDOTS
Ici, le fruit est rouge (fraise et framboise écrasées) et le boisé bien intégré. Quelques notes végétales et de thé noir complètent un tableau très avenant, qui augurent bien de la suite.
En bouche, il déploie tous ses charmes, de manière caressante et subtile, sans s'imposer. Après un départ opulent, le milieu de dégustation est ample et juteux et la finale pleine de saveurs.
Dans sa version 2023, le Boudots est fidèle à ses classiques : gourmand et approchable, il séduit dès à présent, au point qu'il est difficile de lui résister. Mais il s'agit du millésime 2023, bien charpenté, qui possède évidemment un beau potentiel de garde et que certains préféreront donc attendre.
CHAMBOLLE-MUSIGNY 1ER CRU LES FEUSSELOTTES
C'est un bouquet tout en subtilité qui nous accueille en exprimant une belle maturité à base de cerises, fruits noirs et figue fraîche. Également quelques notes sucrées et même un peu de chocolat noir.
La bouche est dense, ramassée, donnant d'abord une impression de droiture, avant une finale très fine où un subtil boisé apporte de la longueur.
Déjà très joli, on sent néanmoins une certaine réserve, de bon aloi, qui doit inciter à la conservation. Il serait prudent d'attendre quelques années pour obtenir un vin plus délié.
CHAMBOLLE-MUSIGNY 1ER CRU LES FUEES
Quelle gourmandise ! Des arômes de fruits rouges et noirs, des notes légèrement boisées et une touche de caramel composent un étal qui ne dépareillerait pas chez un grand pâtissier.
On continue dans le même registre par une bouche à la belle texture généreuse où l'on décèle des notes de nougat.
Mais si la douceur et même la gourmandise dominent, cela n'est en rien écrasant : on est à Chambolle, évidemment ; pourtant, l'on sent une certaine droiture et une énergie en finale qui incitent à parier sur l'avenir de ce vin. À attendre donc quelques années pour un optimum de dégustation.
CHAMBOLLE-MUSIGNY 1ER CRU LES CHARMES
Ici, un nez plus timide, qu'il faut un peu solliciter mais qui s'épanouit bientôt et offre une composition de fruits rouges écrasés, des notes florales de rose, litchi et quelques touches végétales.
La bouche est d'emblée large, opulente même et caressante et donne une impression de majesté tranquille, sans domination. Dès le milieu de bouche, on retrouve les épices qui caractérisent ce vin (thym, romarin, thé noir) et qui apportent beaucoup de fraîcheur et de persistance à la finale.
Malgré cette belle ouverture, ce vin a des réserves et peut donner encore plus. À attendre donc pour une dégustation encore plus variée dans quelques années.
VOSNE-ROMANÉE 1ER CRU LES CHAUMES :
Le bouquet est d'emblée très gourmand et vous séduit par ses fruits rouges et noirs mêlés, notamment la cerise, son bois expressif, ses épices et quelques notes de zeste qui viennent rafraîchir l'impression d'ensemble.
La bouche en impose et une texture toute en rondeur tapisse le palais en début de dégustation. À peine chaleureux, le vin nous gratifie d'une belle droiture en finale, qui le redresse et le prolonge.
Voilà un Chaume plus impressionnant que d'habitude, à la grande concentration mais restant équilibré et persistant. À attendre pour qu'il développe sa subtilité et sa sagesse.
CORTON PERRIÈRES
Vous êtes accroché immédiatement par un nez puissant de fruits noirs. Ce n'est pas tout : des notes d'herbes aromatiques, notamment de romarin, et de bois prolongent le charme et préparent une suite que l'on devine prometteuse.
Ce vin étant très mûr, la bouche est assez chaude au départ, puis l'impression de droiture domine. Très intense tout en restant austère, il nous gratifie de tanins prononcés en finale.
Tout en longueur et assez sévère il faut l'avouer (dans le contexte du millésime), ce Corton Perrières typique plaira aux amateurs de sensations fortes. Assagissement en vue dans 10 ans.
CORTON LA VIGNE AU SAINT
Un joli nez de fruits rouges et noirs. C'est un pêle-mêle d'arômes intéressants qui nous accueille, avec des fruits rouges et noirs, rehaussé par des notes épicées et fumées et des arômes végétaux et de réglisse.
La bouche est belle, caressante et très fine, sans aspérités, longue ...
Plein de douceur, équilibré et digeste, ce vin est l'un des rares du millésime à être accessible dès maintenant et pouvoir garantir un plaisir immédiat. Ce n'est absolument pas contradictoire avec un vieillissement harmonieux.
CORTON CLOS ROGNET
Le nez est d'une grande distinction : des fruits rouges et noirs en abondance, un côté salin, épicé (poivre, muscade) et une touche sucrée permettent une vraie expérience gourmande avant même la dégustation.
Tapissant dès le départ, le vin gagne encore en volume et densité en cours de dégustation. Il n'oublie pas la douceur et une touche tannique en finale lui permet de s'assurer une grande persistance.
Cette vigne presque centenaire est toujours au top ! Elle réussit le tour de force de concilier puissance et séduction, sans oublier une étonnante capacité de vieillissement.
CHARMES CHAMBERTIN
Une légère réduction laisse rapidement la place aux fruits noirs, à la cannelle et aux épices.
Si le nez a pu paraître réservé, la bouche est immédiatement caressante et gourmande, les fruits sont de retour en rétro-olfaction. La finale est plus serrée, sans être stricte.
Comme souvent, voilà un vin flatteur, plein de douceur et facile à boire, la complexité d'un grand cru en plus. Un vieillissement supplémentaire permettra de regagner en cohérence.
CLOS VOUGEOT « Près le Cellier »
De beaux fruits noirs nous accueillent. Ce bouquet est complété par des arômes de fruits secs, de figue fraîche, de tabac, sans oublier une touche d'herbes aromatiques et notamment de menthol.
La bouche est enveloppante mais aussi serrée et verticale, assez réservée, laissant apparaître la puissance en devenir. La finale est fine et prolongée par des tanins discrets.
Tiré à quatre épingles, ce Clos Vougeot « près le cellier », n'est pas sans droiture. On ne peut qu'admirer son potentiel. À laisser vieillir quelques années.
Spick and span
CLOS VOUGEOT « le Passage »
Là aussi, les fruits noirs sont bien présents, sombres et concentrés. Des arômes d'amande rajoutent une touche de gourmandise.
Le début de bouche est très séducteur, enveloppant, le milieu paraît un peu plus chaud, avant une finale pétillante et légèrement tannique, qui permet une belle persistance.
Ce Clos Vougeot « le Passage » (ex Grand Maupertuis) ne manque pas de présence et de charme. Pour un surcroit de cohérence et de souplesse, quelques années de vieillissement sont cependant nécessaires.
ÉCHEZEAUX
Spectaculaire, le nez fait la part belle aux fruits noirs, à la frangipane, sans oublier des notes de thé fumé.
La bouche est à l'avenant, tapissante et ronde, avec une texture de soie. Mais on sent également beaucoup de réserve, c'est à la fois étonnant et très prometteur pour la suite. La fraîcheur et l'énergie en finale, qui le resserre un peu, contribuent à l'attrait général.
Un vin qui continue à nous surprendre : malgré son côté déjà très démonstratif, il pourrait devenir encore plus intéressant en prenant de l'âge et gagner en cohérence.
VOSNE ROMANÉE AUX BRULÉES
Des fruits rouges et une combinaison de miel, cannelle et vanille (crème brûlée, évidemment !) composent un nez séducteur, quoique encore un peu timide.
La bouche est évidemment très caressante et sucrée mais se redresse bien vite et n'en finit pas de se déployer en cours de dégustation. Seul bémol, les tannins du bois ressortent encore un peu.
Ayant déjà beaucoup d'atouts pour lui, ce vin pourrait gagner encore au vieillissement, en dominant sa générosité actuelle et en intégrant les quelques éléments qui ressortent encore.
VOSNE ROMANÉE AU CROS PARANTOUX
Des fruits rouges et noirs, associés à la frangipane, composent un tableau bien gourmand. On est sous le charme, d'autant plus que l'on ne tarde pas à découvrir des épices variés, du thé fumé et bien d'autres choses ...
La bouche est très caressante et séductrice, plus douce et sucrée que d'habitude. La finale est très longue, la fraîcheur caractéristique du terroir apparaît tandis que le vin s'élargit, tout cela sans agressivité.
Un Cros Parantoux sage mais toujours aussi puissant, qui devrait atteindre son optimum de dégustation plus tôt que d'habitude et offrir un grand plaisir de dégustation d'ci 10 ans.
RICHEBOURG
Le bouquet se distingue par sa subtilité, plus que par sa puissance, et on peine à faire la liste complète de ce que l'on ressent : fruits rouges, herbes aromatiques, touches végétales, épices, bois fumé ...
Une fois en bouche, il en impose mais reste toute en séduction. Pourtant, le vin tapisse la bouche et va même en s'élargissant en finale, en une roue magnifique.
Impressionnant de texture et d'élégance, c'est un grand exemple de Richebourg qui nous attend ! Devrions nous être patient ou céder à la tentation de ce vin qui a déjà tant à donner ?
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2022 : grand, beau, intelligent ...
Certaines personnes, un peu agaçantes à la vérité, donnent l'impression d'avoir été gâtées par la nature : elles ont tout. Si l'on pousse l'anthropomorphisme jusqu'au vin, 2022 est incontestablement un millésime « doué » : abondant, agréable, avec une belle structure ... Comment peut-on l'expliquer ?
La SaisonLes Vendanges et VinificationsElevage et CaractèreNotes de dégustation : Bourgognes et VillagesNotes de dégustation : Premiers CrusNotes de dégustation : Grands Crus et assimilésUne saison rythmée par la chaleur et les orages
L'hiver est très déficitaire en eau, ce qui nous inquiète. Avril et le début mai ne sont pas particulièrement chauds et la vigne ne pousse pas beaucoup. Les conditions changent et deviennent très estivales dès la fin mai. La végétation « explose » alors, conduisant à une floraison très rapide, en moins d'une semaine, dans les premiers jours de juin.
La chaleur devient une préoccupation, ainsi que la sécheresse mais la saison 2023 sera marquée par des épisodes pluvio-orageux espacés, importants et réguliers. Si bien que les dégâts de sécheresse redoutés seront finalement inexistants ; d'ailleurs nos jeunes plants, en particulier au Clos St Philibert (notre photo de fond), s'en tireront très bien. En revanche, l'importance des cumuls (heureusement sans grêle), aura augmenté la fréquence des traitements.
Un potentiel de récolte très important
Hiver doux, début de printemps pluvieux, chaleur au moment de la fleur, eau en abondance début juillet, au moment de la nouaison, tous ces facteurs se sont traduits par un potentiel de récolte très élevé fin juillet. Une fois ce diagnostic établi, nous nous sommes mis au travail pour réguler cette récolte qui est apparue de plus en plus hors normes à mesure qu'elle se rapprochait de son terme. Trois semaines de travail avec une équipe complète ont été nécessaires pour faire des vendanges vertes sérieuses, permettant ainsi de revenir à une charge compatible avec la qualité exigée.
Une canicule pendant les vendanges
La fin de saison se distingue par une chaleur extrême, jamais aussi intense après un 15 août. Un orage important fin août vient tempérer ses effets mais contribue au grossissement des raisins. La fin août et le tout début septembre sont maussades et ne contribuent pas vraiment à la maturation des raisins, avant une nouvelle canicule début septembre, jamais vue à cette période, qui fait grimper les maturations en flèche. Nous commençons la récolte le 5-6 septembre. Il s'agit alors, malgré des conditions éprouvantes, de vendanger le plus vite possible. Fin des opérations vers le 15 avec des équipes épuisées !
Une vinification attentive
Marquée par les extrêmes, cette récolte nécessite un tri important : on constate quelques foyers de pourriture et pas mal de grains flétris ; pas de sous-maturité : les vendanges vertes ont dû faire leur effet. Les sucres sont élevés, la concentration paraît correcte même si quelques saignées seront nécessaires. Le suivi des jus est encore plus rigoureux que d'habitude, par peur de déviations aromatiques ; la macération à froid est un peu plus courte, les températures de vinification légèrement plus basses et l'extraction normale. Seules quelques corrections d'acidité seront nécessaires.
Un élevage serein et un bel avenir !
En début d'élevage, les vins apparaissent bien colorés, un peu faciles, encore marqués par la maturité ; une acidité volatile un peu plus élevée que la normale à ce stade nous incite à être vigilants. Le millésime n'est pas encore fixé.
Un an après, les vins ont conservé leur belle couleur, ils ont acquis de la chair et récupéré de la fraîcheur. Le millésime paraît riche et très avenant, sans la petite touche de sévérité du millésime 2022 qui désignait ces vins plutôt pour la garde. Les différentes phases d'élevage se sont ensuite succédé tranquillement, avec des fermentations malo-lactiques progressives ; ces 2023 se sont finalement avérés très stables et ne nous ont pas posés de problème particulier, peut-être parce que nous étions sur nos gardes ? Ou parce que leur tension et leur structure profonde sont plus importantes que ce que nous pensions initialement et contribuent ainsi à leur équilibre ?Leur avenir paraît prometteur et de plus, ils sont très bons dès à présent ! Ils révèlent déjà beaucoup de chair et de gourmandise mais ils supporteront une longue garde, qui leur permettra d'exprimer pleinement leur potentiel et leur personnalité.
BOURGOGNE Hautes de Côtes de Nuits blanc « Clos St Philibert »
La maturité du millésime 2023 vous saute au nez : de jolis fruits mûrs tels que l'abricot et la prune se signalent d'emblée et sont complétés par des notes de nougats et de fruits secs (amandes).
L'attaque en bouche est enveloppante et gourmande mais pas écrasante ; la finale est fine, on retrouve de la minéralité, avant un retour plus chaleureux relevé par de jolis amers, qui contribuent à la persistance de l'ensemble.
Un « Clos St Phi » moins vif et plus imposant que d'habitude, même si la sensation de cailloux, typique de ce vin, est toujours là. Le profil est donc plus celui d'un vin de repas que d'apéritif. Le vin devrait cependant s'affiner au vieillissement. À partir de 2027.
BOURGOGNE Côte d'Or rouge « Etienne Camuzet »
Au départ, le nez est un peu réservé mais un joli bouquet de fruits rouges et noirs frais ne tarde pas à se manifester. Des notes épicées et sucrées enjolivent le tableau.
La bouche est assez droite et vigoureuse, avec ce qu'il faut de texture pour ne pas paraître austère. La finale est tendue, acidulée, avec une belle fraîcheur pour le millésime. On remarque une petite touche tannique, qui contribue à l'impression d'énergie donnée par ce vin.
Un très beau Bourgogne, avec une belle complexité mais qui va avoir besoin de temps pour mieux intégrer cette concentration et cette structure. Une garde de 2-3 ans avant consommation est donc souhaitable. À partir de 2027.
MARSANNAY
Ce vin fait une très bonne première impression avec un beau profil aromatique, entre vivacité (fruits noirs) et maturité (nougat, amande, pâtisserie aux fruits).
Gourmande et complexe, la bouche est tout d'abord en adéquation mais la structure ne tarde pas à apparaître : dès le milieu de dégustation, des tanins se remarquent, qui ne mettent pas en péril l'équilibre général du vin mais lui confèrent tout de même un caractère serré et légèrement austère.
C'est un vin cohérent mais ramassé et vertical, effet d'une belle acidité pour le millésime. Il mérite d'attendre, d'autant que sa progression pendant l'élevage en cave a été lente. À partir de 2028-9.
FIXIN
Il nous accueille par un joli nez bien mûr, où l'on reconnaît la figue fraîche, la cerise, les fraises écrasées ... Des arômes de fruits secs, d'épices, de caramel complètent le tableau pour composer un bouquet plus ouvert et complexe que d'habitude pour ce vin.
La bouche est ramassée mais bien ronde. Les tanins se remarquent mais sont caressants et la finale légèrement tendue par l'acidité.
C'est un bel ensemble que nous avons là, équilibré entre tension et gourmandise. Mais le vin ne se livre pas encore totalement, il reste compact et à ce titre, mérite d'attendre. À partir de 2028-9
GEVREY CHAMBERTIN
Un nez bien ouvert, très charmeur, où s'emmêlent les arômes fruités (fraise, cerise) et sucrés (pâtisserie) ; on y décèle aussi une touche de zeste, des arômes boisés, des épices ...
Cette gourmandise se retrouve en bouche, avec une belle texture en attaque, qui nous séduit immédiatement. Manquerait il de sérieux ? Une belle droiture et une vivacité certaine en finale « corrige » ce que l'on pourrait prendre pour un excès de flatterie.
Assez accessible et même délicat par moments, ce vin pourra être consommé jeune pour profiter du millésime mais devrait également très bien vieillir. À partir de 2027.
VOSNE-ROMANÉE
Le nez est ouvert, mûr mais relevé par des fruits rouges et noirs qui apportent la fraîcheur à laquelle ce vin nous a habitué. Le bois neuf est notable et doit encore se fondre, on décèle également des notes épicées et de thé noir. Tout cela compose un tableau bien complexe et engageant.
La concentration est frappante en bouche, avec une texture voluptueuse, un milieu de bouche tapissant, peut-être un peu chaleureux mais très vite relevé par l'acidité traditionnelle de ce vin.
Un vin qui impressionne et séduit par son profil complet et complexe, assez majestueux mais aussi plutôt accessible. On l'imagine très bien vieillir mais il sera peut-être difficile de lui résister dans sa jeunesse. Notre recommandation serait de l'attendre jusqu'à 2030.
CHAMBOLLE-MUSIGNY
Dès le départ, on sait qu'on est à Chambolle avec un nez fin et subtil, exprimant beaucoup de fruits noirs et des notes épicées et herbacées. Le bois est notable également, avec des notes de réglisse et de chocolat.
La bouche est tapissante, dense ; on retrouve une belle texture, fine et caressante. La finale, pleine d'énergie et pétillante, est assez vive et serrée.
C'est un vin d'un très bel équilibre, ouvert même mais qui ne se livre pas encore complètement : encore ramassé, peu délié, on sent qu'il a un beau potentiel et qu'on sera récompensé si on attend quelques années. À partir de 2030.
NUITS ST GEORGES 1ER CRU AUX MURGERS
La maturité se signale d'emblée par un beau nez de cerise et de figue fraîche mais cette impression sucrée est relevée par des notes acidulées d'orange sanguine. Le bois exerce encore son influence à travers des notes fumées et de vanille.
En bouche, le vin est également très gourmand, rond, avec du relief. On constate un indéniable côté chaleureux mais les structures tanniques et acides ré-équilibrent ce vin en fin de dégustation, en lui confèrant une très belle persistance.
Peu importe l'année, le Nuits Murgers ne manque ni de puissance, ni d'énergie. Complet, démonstratif dès aujourd'hui, il a toutefois besoin de vieillir pour s'intégrer davantage et offrir encore plus de complexité.
NUITS ST GEORGES 1ER CRU AUX BOUDOTS
Ici, le fruit est rouge (fraise et framboise écrasées) et le boisé bien intégré. Quelques notes végétales et de thé noir complètent un tableau très avenant, qui augurent bien de la suite.
En bouche, il déploie tous ses charmes, de manière caressante et subtile, sans s'imposer. Après un départ opulent, le milieu de dégustation est ample et juteux et la finale pleine de saveurs.
Dans sa version 2023, le Boudots est fidèle à ses classiques : gourmand et approchable, il séduit dès à présent, au point qu'il est difficile de lui résister. Mais il s'agit du millésime 2023, bien charpenté, qui possède évidemment un beau potentiel de garde et que certains préféreront donc attendre.
CHAMBOLLE-MUSIGNY 1ER CRU LES FEUSSELOTTES
C'est un bouquet tout en subtilité qui nous accueille en exprimant une belle maturité à base de cerises, fruits noirs et figue fraîche. Également quelques notes sucrées et même un peu de chocolat noir.
La bouche est dense, ramassée, donnant d'abord une impression de droiture, avant une finale très fine où un subtil boisé apporte de la longueur.
Déjà très joli, on sent néanmoins une certaine réserve, de bon aloi, qui doit inciter à la conservation. Il serait prudent d'attendre quelques années pour obtenir un vin plus délié.
CHAMBOLLE-MUSIGNY 1ER CRU LES FUEES
Quelle gourmandise ! Des arômes de fruits rouges et noirs, des notes légèrement boisées et une touche de caramel composent un étal qui ne dépareillerait pas chez un grand pâtissier.
On continue dans le même registre par une bouche à la belle texture généreuse où l'on décèle des notes de nougat.
Mais si la douceur et même la gourmandise dominent, cela n'est en rien écrasant : on est à Chambolle, évidemment ; pourtant, l'on sent une certaine droiture et une énergie en finale qui incitent à parier sur l'avenir de ce vin. À attendre donc quelques années pour un optimum de dégustation.
CHAMBOLLE-MUSIGNY 1ER CRU LES CHARMES
Ici, un nez plus timide, qu'il faut un peu solliciter mais qui s'épanouit bientôt et offre une composition de fruits rouges écrasés, des notes florales de rose, litchi et quelques touches végétales.
La bouche est d'emblée large, opulente même et caressante et donne une impression de majesté tranquille, sans domination. Dès le milieu de bouche, on retrouve les épices qui caractérisent ce vin (thym, romarin, thé noir) et qui apportent beaucoup de fraîcheur et de persistance à la finale.
Malgré cette belle ouverture, ce vin a des réserves et peut donner encore plus. À attendre donc pour une dégustation encore plus variée dans quelques années.
VOSNE-ROMANÉE 1ER CRU LES CHAUMES :
Le bouquet est d'emblée très gourmand et vous séduit par ses fruits rouges et noirs mêlés, notamment la cerise, son bois expressif, ses épices et quelques notes de zeste qui viennent rafraîchir l'impression d'ensemble.
La bouche en impose et une texture toute en rondeur tapisse le palais en début de dégustation. À peine chaleureux, le vin nous gratifie d'une belle droiture en finale, qui le redresse et le prolonge.
Voilà un Chaume plus impressionnant que d'habitude, à la grande concentration mais restant équilibré et persistant. À attendre pour qu'il développe sa subtilité et sa sagesse.
CORTON PERRIÈRES
Vous êtes accroché immédiatement par un nez puissant de fruits noirs. Ce n'est pas tout : des notes d'herbes aromatiques, notamment de romarin, et de bois prolongent le charme et préparent une suite que l'on devine prometteuse.
Ce vin étant très mûr, la bouche est assez chaude au départ, puis l'impression de droiture domine. Très intense tout en restant austère, il nous gratifie de tanins prononcés en finale.
Tout en longueur et assez sévère il faut l'avouer (dans le contexte du millésime), ce Corton Perrières typique plaira aux amateurs de sensations fortes. Assagissement en vue dans 10 ans.
CORTON LA VIGNE AU SAINT
Un joli nez de fruits rouges et noirs. C'est un pêle-mêle d'arômes intéressants qui nous accueille, avec des fruits rouges et noirs, rehaussé par des notes épicées et fumées et des arômes végétaux et de réglisse.
La bouche est belle, caressante et très fine, sans aspérités, longue ...
Plein de douceur, équilibré et digeste, ce vin est l'un des rares du millésime à être accessible dès maintenant et pouvoir garantir un plaisir immédiat. Ce n'est absolument pas contradictoire avec un vieillissement harmonieux.
CORTON CLOS ROGNET
Le nez est d'une grande distinction : des fruits rouges et noirs en abondance, un côté salin, épicé (poivre, muscade) et une touche sucrée permettent une vraie expérience gourmande avant même la dégustation.
Tapissant dès le départ, le vin gagne encore en volume et densité en cours de dégustation. Il n'oublie pas la douceur et une touche tannique en finale lui permet de s'assurer une grande persistance.
Cette vigne presque centenaire est toujours au top ! Elle réussit le tour de force de concilier puissance et séduction, sans oublier une étonnante capacité de vieillissement.
CHARMES CHAMBERTIN
Une légère réduction laisse rapidement la place aux fruits noirs, à la cannelle et aux épices.
Si le nez a pu paraître réservé, la bouche est immédiatement caressante et gourmande, les fruits sont de retour en rétro-olfaction. La finale est plus serrée, sans être stricte.
Comme souvent, voilà un vin flatteur, plein de douceur et facile à boire, la complexité d'un grand cru en plus. Un vieillissement supplémentaire permettra de regagner en cohérence.
CLOS VOUGEOT « Près le Cellier »
De beaux fruits noirs nous accueillent. Ce bouquet est complété par des arômes de fruits secs, de figue fraîche, de tabac, sans oublier une touche d'herbes aromatiques et notamment de menthol.
La bouche est enveloppante mais aussi serrée et verticale, assez réservée, laissant apparaître la puissance en devenir. La finale est fine et prolongée par des tanins discrets.
Tiré à quatre épingles, ce Clos Vougeot « près le cellier », n'est pas sans droiture. On ne peut qu'admirer son potentiel. À laisser vieillir quelques années.
Spick and span
CLOS VOUGEOT « le Passage »
Là aussi, les fruits noirs sont bien présents, sombres et concentrés. Des arômes d'amande rajoutent une touche de gourmandise.
Le début de bouche est très séducteur, enveloppant, le milieu paraît un peu plus chaud, avant une finale pétillante et légèrement tannique, qui permet une belle persistance.
Ce Clos Vougeot « le Passage » (ex Grand Maupertuis) ne manque pas de présence et de charme. Pour un surcroit de cohérence et de souplesse, quelques années de vieillissement sont cependant nécessaires.
ÉCHEZEAUX
Spectaculaire, le nez fait la part belle aux fruits noirs, à la frangipane, sans oublier des notes de thé fumé.
La bouche est à l'avenant, tapissante et ronde, avec une texture de soie. Mais on sent également beaucoup de réserve, c'est à la fois étonnant et très prometteur pour la suite. La fraîcheur et l'énergie en finale, qui le resserre un peu, contribuent à l'attrait général.
Un vin qui continue à nous surprendre : malgré son côté déjà très démonstratif, il pourrait devenir encore plus intéressant en prenant de l'âge et gagner en cohérence.
VOSNE ROMANÉE AUX BRULÉES
Des fruits rouges et une combinaison de miel, cannelle et vanille (crème brûlée, évidemment !) composent un nez séducteur, quoique encore un peu timide.
La bouche est évidemment très caressante et sucrée mais se redresse bien vite et n'en finit pas de se déployer en cours de dégustation. Seul bémol, les tannins du bois ressortent encore un peu.
Ayant déjà beaucoup d'atouts pour lui, ce vin pourrait gagner encore au vieillissement, en dominant sa générosité actuelle et en intégrant les quelques éléments qui ressortent encore.
VOSNE ROMANÉE AU CROS PARANTOUX
Des fruits rouges et noirs, associés à la frangipane, composent un tableau bien gourmand. On est sous le charme, d'autant plus que l'on ne tarde pas à découvrir des épices variés, du thé fumé et bien d'autres choses ...
La bouche est très caressante et séductrice, plus douce et sucrée que d'habitude. La finale est très longue, la fraîcheur caractéristique du terroir apparaît tandis que le vin s'élargit, tout cela sans agressivité.
Un Cros Parantoux sage mais toujours aussi puissant, qui devrait atteindre son optimum de dégustation plus tôt que d'habitude et offrir un grand plaisir de dégustation d'ci 10 ans.
RICHEBOURG
Le bouquet se distingue par sa subtilité, plus que par sa puissance, et on peine à faire la liste complète de ce que l'on ressent : fruits rouges, herbes aromatiques, touches végétales, épices, bois fumé ...
Une fois en bouche, il en impose mais reste toute en séduction. Pourtant, le vin tapisse la bouche et va même en s'élargissant en finale, en une roue magnifique.
Impressionnant de texture et d'élégance, c'est un grand exemple de Richebourg qui nous attend ! Devrions nous être patient ou céder à la tentation de ce vin qui a déjà tant à donner ?
La saison fut marquée par l'ensoleillement, la chaleur et un déficit en eau.
Avril et Mai sont ensoleillés et secs et permettent un développement végétatif rapide. La fleur passe comme une lettre à la poste fin mai, ce qui explique en grande partie la précocité du millésime et les beaux rendements. Juin est globalement ensoleillé aussi, mais le temps change et des épisodes pluvieux salvateurs mettent un coup d'arrêt à la sécheresse. La fin du mois en particulier voit des cumuls très importants, heureusement sans dégâts de grêle ou d'inondation dans nos secteurs. Le reste de l'été est chaud et sec, un peu trop parfois, avec un épisode caniculaire mi-août, qui a pu ralentir ou bloquer des maturités.
Les vendanges commencèrent le 29 août dans des conditions excellentes :
Il fait beau mais pas trop chaud, les raisins sont de qualité, pas trop gros et de maturité homogène. Ils nécessitent très peu de tri. Les degrés alcooliques sont certes élevés, quelques appellations dépassent 14 mais la plupart sont en dessous de ce niveau et même pour quelques-uns, en dessous de 13. Peut-être le reflet d'une maturation poussive, sans que la plante exprime pourtant de signes visibles de stress hydrique. Les acidités sont dans la moyenne basse.
Aucun problème en vinification ...Ici ou là, quelques cuvées nécessitent des aérations plus importantes. Mais pas de chaptalisation ; parfois une correction d'acidité à la marge. De très bonnes conditions donc, qui ont permis une vinification très peu interventionniste. À noter des rendements en jus dans la moyenne basse, les raisins n'étaient donc pas gorgés d'eau.
Des surprises ...
En fin de vinification, les vins donnent l'impression d'être déjà très buvables et faciles. Les fermentations malo-lactiques s'enclenchent presque immédiatement et se terminent pour la plupart avant la fin de l'année. En principe, nous n'aimons pas trop cela, nous pensons qu'une pause entre les deux fermentations est bénéfique pour la structure du vin. Mais il faut dire, première surprise, que cette « malo » passe quasiment inaperçue à la dégustation et ne semble pas affecter les vins. Puis, le printemps et le début d'été confirment l'impression diffuse du début de l'année 2023 : les vins se tendent, ils acquièrent une verticalité et une structure insoupçonnée pendant les vinifications. Cela s'observe aussi à l'analyse, les pH n'augmentent pas entre début et fin de « malo », contrairement à la règle. Un phénomène qui s'observe tous les 10 ans à peine ...
Tant et si bien que ce millésime qui avait commencé dans la douceur et dont on pensait pendant la vinification qu'il pourrait manquer de nerf, est devenu aujourd'hui plus affirmé et structuré. Il paraît complet et semble promis à un bel avenir. Cet aspect des choses étant assuré, le travail de préparation à la mise a consisté à détendre les vins, les ouvrir, à leur donner du temps pour les observer et les goûter avant de les lancer dans leur vie en bouteille. Tout cela dans le but d'éviter un phénomène de « fermeture » trop marqué.
Même si les recommandations de dégustation vont insister sur un temps certain de vieillissement, il se pourrait bien que certains vins soient bons à boire presque à toutes les étapes de leur évolution : flatteurs dans leur jeunesse, acquérant de la tension avec le temps tout en restant équilibrés et approchables. Un phénomène peu fréquent mais rendu possible, sinon probable, par l'évolution observée en cave et les dégustations d'après mise, montrant déjà une belle intégration.
Bourgogne Hautes de Côtes de Nuits blanc « Clos St Philibert »
Le nez est ouvert, typique du « Clos St Phi » : sur les cailloux, les fruits jaunes et la poire, quelques arômes herbacés soutiennent le tout ainsi qu'un bois légèrement vanillé.
En bouche, un très bel équilibre : l'attaque est ronde, la concentration au milieu juste comme il faut et la finale acidulée, exprimant les agrumes (citron et mandarine).
C'est un vin vif, pas agressif ou mordant et plutôt excitant ! Il y a du fond, la droiture et la minéralité sont bien présentes bref, c'est un millésime bien représentatif de l'appellation. Il est parti pour nous rafraîchir pour les 10 prochaines années !
BOURGOGNE CÔTE D'OR ROUGE « Etienne Camuzet »
Un joli nez, qui s'ouvre sur des notes de fraise et fraise des bois, puis de cerise, sous-tendues par quelques arômes acidulés et épicés.
La bouche est caressante, légère et sans aspérités, gourmande, avant une finale un peu plus structurée et acidulée.
C'est vraiment un joli vin, fin et complexe pour un bourgogne, sans austérité (les tanins sont souples) mais avec une certaine droiture qui laisse penser qu'une attente de quelques années lui sera bénéfique. Un vieillissement plus long, jusqu'en 2035, est aussi tout fait envisageable.
BOURGOGNE CÔTE D'OR ROUGE « Hémisphère Nord »
Le nez est bien ouvert, sur des arômes de fruits noirs, en particulier la cerise ; pas de fûts neufs sur cette cuvée mais néanmoins un apport de bois plus toasté, qui évoque notamment la réglisse.
Le vin est caressant en bouche, avec une belle texture initiale mais ensuite plus de verticalité et de droiture que la cuvée « Etienne Camuzet ». La finale est un peu plus courte.
Une belle énergie, un vin qui paraît bon à boire également, avec une certaine légèreté qui lui donne de l'allant ! On peut commencer à le boire à partir de 2025.
MARSANNAY
Le nez s'ouvre petit à petit avec l'aération et développe des notes de fruits noirs, sur des touches végétales et un bois légèrement toasté.
La bouche est souple au départ mais paraît vite assez verticale, avec une structure acide et tannique qui apparaît dès le milieu de la dégustation. Ces éléments restent présents en fin de bouche, sans être dominants.
Ce vin aujourd'hui paraît un peu réservé, avec un beau potentiel toutefois ; le plus sage serait donc d'attendre 2027 avant de le consommer.
FIXIN
Un nez de moyenne intensité, où l'on trouve des fruits rouges et noirs sur des notes confiturées et un bois légèrement toasté. Un départ déjà très gourmand !
La bouche est ample et tapissante, la texture de milieu de bouche caressante, avant une finale où des tanins plus présents resserrent l'impression d'ensemble.
Beaucoup d'atouts pour ce vin si charmeur mais peut-être un peu moins intégré à ce stade que d'habitude. Là aussi, attendre 2027 sera bénéfique.
NUITS ST GEORGES
Logiquement, compte-tenu de la présence de fûts neufs, le nez s'ouvre sur des notes sucrées (vanille, caramel) mais bien intégrées. Puis le fruit apparaît, avec des fruits rouges et noirs variés ; et également un côté iodé, plus surprenant mais très agréable.
La bouche est très caressante, ample, donnant une sensation de gourmandise, avant une finale fraîche et toujours savoureuse.
C'est un vin à la fois agréable et complexe, possédant une belle concentration et de la longueur. Ce qui est étonnant, c'est qu'il reste très accessible, on se fait déjà plaisir ! Aucun souci à le faire durer 10 ans aussi si l'on préfère.
GEVREY CHAMBERTIN
Le premier nez est mentholé et évoque aussi le thé noir fumé, puis avec l'aération, on retrouve les fruits. Le tout est charmeur, gourmand bien qu'encore un peu discret.
La bouche est assez ramassée, compacte, on en devine la concentration. La texture est belle, on sent en même temps une certaine verticalité, des fruits qui s'expriment plus qu'au nez, la dégustation finissant sur des tanins légèrement serrés.
Un bel équilibre prometteur, plus de vivacité et de fermeté que sur le Nuits, il faut donc attendre un peu. À partir de 2027.
VOSNE-ROMANÉE
Un joli nez gourmand et ouvert vous accueille avec des notes de cerise, de fruits noirs et de pâtisserie ; puis on découvre un aspect légèrement fumé et épicé, qui apporte une fraîcheur supplémentaire en soutien.
La bouche est caressante dès le départ, le milieu de bouche savoureux, le tout très frais, du début à la fin.
C'est un vin facile et séduisant, avec une belle énergie et un côté aérien qui favorise sa consommation. Bien dans la lignée de ses prédécesseurs, nous conseillons tout de même de l'attendre quelques années, malgré son aspect accessible. À partir de 2027.
CHAMBOLLE-MUSIGNY :
Joli nez, bien ouvert, où s'exprime une dominante de fruits rouges bien mûrs, rehaussée par des épices, quelques notes herbacées et un bois bien intégré.
En bouche, une belle texture, de l'amplitude, des tanins caressants, une bonne vivacité de fruits ... Mais également une certaine tension, une petite réserve, des tanins un peu serrés en finale ... laissent penser que le vin ne se livre pas complètement aujourd'hui.
Mais il ne lui manque pas grand chose pour réaliser son potentiel et exprimer une harmonie que l'on sent proche : quelques années de vieillissement ... À partir de 2028-2029.
NUITS ST GEORGES 1ER CRU AUX ARGILLAS :
Le nez est bien ouvert, voire puissant, évoquant des fruits rouges et noirs (myrtille), soutenus par une légère sucrosité, ce qui accentue la gourmandise !
La bouche est d'une belle texture, avec des tanins caressants, qui offrent plus de volupté que d'habitude sur ce vin. On retrouve cependant son acidité caractéristique en finale.
Malgré un côté extraverti, il serait sage d'attendre quelques années avant de le déguster, pour une meilleure intégration de la fraîcheur. À partir de 2029.
NUITS ST GEORGES 1ER CRU AUX MURGERS :
Les arômes sont plus noirs et sombres que le Nuits Boudots. On compare souvent ces deux vins ... Également ouvert, le Murgers se distingue par un côté épicé et mentholé plus marqué, des arômes de fruits noirs et de réglisse. En tout cas, il fait preuve d'une belle complexité dès l'ouverture.
En bouche, une très belle texture, généreuse mais dense et ramassée. Une certaine droiture à partir du milieu de la dégustation, cependant égayée par les fruits, qui s'expriment presque plus qu'au nez. La finale est serrée mais d'une belle longueur.
Un très beau vin, qui a tout pour devenir grandiose ... Même si on apprécie déjà aujourd'hui sa puissance et son énergie, quelques années devraient lui donner un supplément d'intégration et donc, de complexité. Idéalement pas avant 2034.
NUITS ST GEORGES 1ER CRU LES PERRIÈRES
Un vin très ouvert dès le départ ! Une variété de fruits rouges, soutenue par des arômes sucrés (amande, nougat) explose en un beau bouquet.
La bouche est plus compacte que ne le laisserait deviner le nez, la texture est belle, les tanins caressants, le milieu de bouche gourmand ... Seule la finale est légèrement serrée, portée par l'acidité et renforcée de notes épicées.
C'est un vin très élégant, avec néanmoins une certaine tension et un peu plus de densité que d'habitude et qu'il convient donc d'attendre pour le goûter à son apogée. À partir de 2028.
NUITS ST GEORGES 1ER CRU AUX BOUDOTS
Le bouquet est très séducteur et offre d'entrée un nez de cerise et des arômes pâtissiers qui le rendent follement gourmand. Un léger côté fumé et épicé, de thé noir, apporte encore plus de complexité.
Ce vin offre également un très beau toucher de bouche, des tanins caressants, une texture ample, qui tapisse le palais. La finale est légèrement serrée mais ni mordante, ni stricte.
Comme toujours, c'est un vin généreux qui, même s'il semble accessible aujourd'hui, peut se développer encore. À attendre jusqu'en 2030.
CHAMBOLLE-MUSIGNY 1ER CRU LES FEUSSELOTTES
Tout de suite, de très beaux arômes de fruits noirs et rouges. Puis, quelques notes végétales et fumées apportent de la complexité à cet ensemble déjà charmeur !
La bouche est ample, plutôt dense, avec du fond. Les tanins sont caressants mais la finale est plus serrée que le Chambolle Cras et le bois encore un peu présent.
Ce vin possède à l'évidence un très beau potentiel mais avec sa petite austérité résiduelle, il demandera à vieillir pour se polir. À partir de 2028.
CHAMBOLLE-MUSIGNY 1ER CRU LES CRAS
Le premier nez est ouvert et expressif, on y détecte la cerise, une légère sucrosité et petit à petit, un côté mentholé et épicé. C'est déjà très gourmand !
En bouche, une très belle texture, une densité conséquente mais le vin reste très charmeur et finit sur une impression saline tout à fait sympathique.
Difficile de résister à ce vin, presque abordable dès maintenant ! Un léger vieillissement pour finir de l'intégrer est toutefois conseillé. À partir de 2026.
CHAMBOLLE-MUSIGNY 1ER CRU LES FUEES
Le premier nez est timide : on perçoit quelques fruits noirs, des notes fumées et épicées, du menthol, qui donne une impression de fraîcheur (pas de vendange entière pourtant).
En bouche, malgré la rondeur et la texture soyeuse, le vin paraît compact et ne se livre pas totalement. La finale n'est pas sans gourmandise pourtant, d'une belle longueur et fraîcheur.
Globalement, ce vin montre un bel équilibre, et apparaît fin et charmeur comme un Chambolle doit l'être. Il lui manque de se détendre un peu, quelques années de vieillissement devraient permettre d'atteindre ce but. À partir de 2029-30.
CHAMBOLLE-MUSIGNY 1ER CRU LES CHARMES
Le nez est complexe : fruits noirs et rouges, thé fumé, réglisse, menthe poivrée, épices ... Même riche et exotique, en fait !
La bouche est caressante, ample et puissante, sans lourdeur. La finale est légèrement serrée, avec des tanins présents.
Ce vin fait une très bonne impression : sympathique mais avec du potentiel et de la tension, il demande donc à vieillir pour être pleinement apprécié. À partir de 2029.
VOSNE-ROMANÉE 1ER CRU LES CHAUMES :
Le bouquet, ample et séduisant, en impose dès l'ouverture : on y détecte des fruits rouges et noirs, notamment la cerise, des arômes sucrés d'amande et de cassonade, une pointe de menthol ...
La bouche est plus compacte : beaucoup de finesse mais également de la droiture, qui laisse penser que ce vin ne se livre pas encore complètement. La finale est longue et les tanins caressants, avec peut-être une présence de bois plus marquée.
Beaucoup de gourmandise pour cette cuvée emblématique de notre domaine et du village, favorisée par une belle maturité et tempérée par la délicatesse naturelle de cette appellation. Cela promet un bel équilibre et un grand plaisir de dégustation à terme. À partir de 2030 minimum.
CORTON PERRIÈRES
Un nez là aussi bien ouvert, qui exprime la cerise et les fruits noirs et aussi un côté plus sombre, fait de réglisse et de notes fumées. On note une pointe végétale (menthe, eucalyptus), un peu de sucre (cassonade) et de bois.
La bouche allie droiture et texture : compacte, fraîche, avec une présence tannique lui donnant un côté sérieux le tout bénéficiant d'une belle enveloppe.
C'est un vin puissant, globalement assez imposant, avec des tanins notables et qui doit donc attendre. Mais il se livre déjà bien et montre un bel équilibre. From 2030.
CORTON LA VIGNE AU SAINT
Des fruits noirs, de la réglisse, une touche de violette et de cerise à l'eau de vie, un côté poivré lui donnant un petit air de syrah ... Tous ces éléments composent un nez complexe et séduisant.
En bouche, c'est la finesse qui domine, avec une certaine droiture, un milieu de bouche savoureux, une finale fraîche et épicée.
Le millésime 2022 offre une expression typique de ce vin habituellement fin et caressant et au bel équilibre. On pourra l'ouvrir dans un an ou deux, par curiosité mais pour qu'il déploie tout son potentiel, il faudrait compter 7 ou 8 ans minimum.
CORTON CLOS ROGNET
Au premier nez, on sent déjà la gourmandise et la puissance de ce vin : des fruits rouges mûrs, des notes fumées mais également de la fraîcheur, qui apporte un support bienvenu.
En bouche, une très belle chair, ronde et enveloppante et qui se déploie sur toute la durée de la dégustation. La finale est minérale, serrée comme il faut et vient soutenir le vin sans l'alourdir.
Là aussi, un Corton Rognet dans la grande lignée de ce vin majestueux, au potentiel évident. Malgré sa séduction actuelle, il faut attendre car, seul bémol, le bois demande encore à s'intégrer pleinement. A partir de 2030.
CHARMES CHAMBERTIN
Le nez est ouvert, sur les fruits rouges, avec un côté confit qui lui confère de la gourmandise. Un peu de menthol ainsi que des notes florales ajoutent une touche de fraîcheur à l'ensemble.
En attaque, la bouche montre une belle générosité : ample, tapissante, avec des tanins caressants. Après ce beau début, le milieu de bouche est plus discret mais néanmoins gourmand. La finale est plus resserrée mais contribue à soutenir et relever le vin.
Un très beau vin assurément, qui possède beaucoup d'atouts mais qui manque encore un peu d'intégration. Compter encore 5 à 10 ans pour que tous les éléments se mettent en place et garantissent ainsi une dégustation magnifique !
CLOS VOUGEOT
Nez ouvert de fruits noirs : cerise, myrtilles, framboise ; en soutien : de la réglisse, du bois vanillé ; un petit côté sérieux aussi avec des notes fumées et épicées.
La bouche est caractérisée par une belle gourmandise, immédiatement tempérée par un côté fin et élégant, qui passe une certaine droiture et une belle précision. La finale est plutôt minérale et assez sérieuse, certaines notes boisées sont encore à intégrer.
Un très beau vin caressant, encore un peu compact, en tout cas très fidèle à lui-même. Il doit se patiner et intégrer certains éléments encore un peu trop évidents mais nous verrions bien une première fenêtre de dégustation entre 2026 et 2028 et une deuxième à partir de 2034.
ÉCHEZEAUX
Un nez vraiment très séducteur, voire enchanteur, où l'on retrouve une variété d'arômes : les fruits noirs et rouges bien sûr, la violette, le zeste, les épices, le tabac et on en passe ...
La bouche est très caressante mais compacte, en tout cas en adéquation avec le nez. Il y a beaucoup de précision, une finale énergique, le tout restant tout à fait séducteur ; pas de dureté à redouter.
Très beau vin, actuellement démonstratif, qui toutefois doit encore attendre (2030 ou plus sûrement 2032) pour intégrer quelques éléments encore un peu trop saillants.
VOSNE ROMANÉE AUX BRULÉES
Là aussi, le nez est très ouvert, s'inclinant plus sur les fruits rouges mûrs, avec des touches herbacées (rhubarbe), épicées et gourmandes (praliné, caramel)
Très belle bouche ample, en adéquation avec le nez ; beaucoup d'enveloppe et de tendresse dans ce vin, la finale est fraîche, épicée et montre des tanins caressants.
Il y a un côté plus facile et abordable que d'habitude dans ce vin et il existe probablement une fenêtre de dégustation (avec une aération en précaution) sur le modèle Clos Vougeot : d'abord entre 2026 et 2028, puis à partir de 2034.
VOSNE ROMANÉE AU CROS PARANTOUX
Le vin est démonstratif dès le premier abord, le nez est complexe et tout à fait gratifiant : des fruits noirs mûrs concentrés, évoquant même la syrah par certains aspects ; des notes de thé, d'épices, une touche d'agrumes et d'herbes qui fait penser au géranium ... Bref, c'est un digne d'un grand parfum.
En bouche, une texture qui donne une impression de profondeur et de puissance. Puis assez vite, l'acidité apparaît et domine la fin de la dégustation.
Le vin a évidemment le coffre et la concentration pour intégrer cette acidité mais cela prendra du temps et il faudra avoir la patience (sauf si l'on veut profiter des arômes) d'attendre jusqu'en 2034 au moins.
RICHEBOURG
Le nez est plus noir que les vins précédents : des fruits plutôt noirs, des notes de truffe, de viande, un côté fumé venant du fût ... donnent un caractère très profond à ce premier contact.
En bouche, une très belle texture au départ, qui laisse une impression de douceur ; le milieu de dégustation est fin et savoureux, avant une finale plus resserrée et très longue.
Pas vraiment fermé mais encore un peu réservé, c'est un vin solide et promis à un bel avenir. Il n' y a pas d'avantages actuellement à l'ouvrir, il ne devrait réaliser son potentiel qu'à partir de 2035.